Le Château de Blois

Publié le par Bubblegumgirl

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L
e château de Blois éclaire l'histoire et l'art de notre pays. Il est comme un livre ouvert sur les événements qui ont marqué l'histoire des rois de France.

UN PEU D'HISTOIRE

Louis d'Orléans (fin du l4ème siècle.). - Blois est une de ces places fortes dont le rôle était si important au Moyen Age. De bonne heure un comté puissant s'établit sur la ville et la région du Blésois. En 1391, il est acheté par le duc Louis d'Orléans, frère de Charles VI. Des chroniqueurs du temps donnent sur cette opération des détails croustillants. Le dernier propriétaire du domaine est le vieux comte de Châtillon. Sa jeune épouse n'a pas su résister au grand séducteur qu'est le duc. Celui-ci, toujours en mal d'écus, soutire beaucoup d'argent à la châtelaine de Blois. Ainsi vont les mours de l'époque. Châtillon s'en trouve vite ruiné et est dans l'obligation de vendre le château que l'heureux duc s'empresse d'acquérir. Seize ans plus tard, Louis d'Orléans est assassiné à Paris sur les ordres du duc de Bourgogne, Jean sans Peur. Sa veuve, Valentine de Milan, se retire à Blois, et fait graver sur les murs la devise désenchantée : « Plus ne m'est rien, rien ne m'est plus '. Elle meurt, inconsolée, l'année suivante.

Charles d'Orléans (15ème siècle.). - L'aîné des fils de Louis d'Orléans, Charles, a hérité du château. C'est le poète de la famille. A 15 ans, il épouse la fille de Charles VI qui meurt en couches.
A 20 ans, il est remarié, puis part faire la guerre aux anglais qui tentent d'envahir la France. il conduit fort mal la bataille d'Azincourt, et est fait prisonnier. Sa passion pour la poésie va lui permettre de résister à 25 années de captivité. Revenu en France en 1440 et, veuf de nouveau, il épouse à 50 ans Marie de Clèves qui en a 14.
Blois est sa résidence préférée. Il abat une partie de la vieille forteresse et construit un édifice plus habitable. Charles s'entoure d'une petite cour d'artistes et de lettrés et fait de Blois un lieu de création poétique. Une grande joie lui advient sur ses vieux jours : à 71 ans, il a enfin un fils c'est le futur Louis XII.

Le Versailles de la Renaissance (l6ème siècle.). - L'ancienne forteresse des comtes de Blois renaît quand Louis XII s'y installe au début de son règne. Blois, devient résidence royale, et va jouer un rôle comparable à celui de Versailles aux siècles suivants. Louis XII et sa femme, Anne de Bretagne, se plaisent au château. Le roi commence par la construction du corps de logis de l'entrée, dont la façade donne alors sur une avant cour, et fait établir, par le jardinier italien d'Amboise, de vastes jardins en terrasses. Ils occupaient la place Victor Hugo et le quartier actuel de la gare.
En 1515, François 1er succède à Louis XII. C'est à François 1er que l'on doit les plus belles parties de l'édifice. Sa femme, Claude de France, est la fille du défunt roi. Elle a été élevée à Blois, et est fort attachée au château. En 1524, elle meurt d'une maladie de langueur, à peine âgée de 25 ans, après avoir donné au roi 7 enfants en huit ans.

L'assassinat du duc de Guise (1588). - C'est sous Henri III que l'intérêt historique est à son point culminant, Les États Généraux se tiennent à Blois à deux reprises. En 1576, on y réclame la suppression de la religion protestante. En 1588, Henri de Guise, lieutenant général du royaume, chef de la Ligue, tout-puissant à Paris et appuyé par le roi d'Espagne, oblige Henri III à convoquer pour la deuxième fois les États Généraux. 500 députés sont présents, presque tous acquis à Guise. Le Duc compte obtenir d'eux la déchéance du roi. Celui-ci se sent sur le bord de l'abîme et ne voit plus que l'assassinat pour se débarrasser de son rival. Le meurtre a lieu dans le château même, au deuxième étage.
Nous sommes le 23 décembre 1588 vers 8 h du matin. Parmi les 45 gentilshommes sans fortune qui sont les hommes de main de Henri III, 20 ont été choisis pour abattre le duc ; 8 d'entre eux, armés de poignards qu'ils dissimulent sous leurs manteaux, se tiennent dans la chambre du roi. Assis sur des coffres, ils semblent deviser paisiblement. Les 12 autres, armés d'épées, sont dans le cabinet vieux. Deux prêtres sont dans l'oratoire du cabinet neuf : le roi les fait prier pour la réussite de l'entreprise. Guise se trouve dans la salle du Conseil en compagnie de quelques hauts personnages. Levé à 6 h après avoir passé presque toute la nuit chez une dame de l' « escadron volant », le duc a froid et faim, Il s'est d'abord chauffé auprès de la cheminée et a grignoté quelques prunes de Brignoles qui garnissent son drageoir.
Puis le Conseil a commencé. Le secrétaire de Henri III prévient alors Guise que le roi le mande dans le cabinet vieux. Pour gagner ce cabinet il faut traverser la chambre du roi. Le duc y pénètre et les spadassins le saluent, Il se dirige vers la gauche Un couloir précède le cabinet. Guise ouvre la porte et aperçoit, au fond du boyau, les gens qui l'attendent, l'épée à la main. Il veut reculer, mais les 8 hommes de la chambre lui coupent la retraite, Ils se jettent sur leur victime, la saisissent aux bras et aux jambes, roulent son manteau autour de son épée. Le duc, dont la force est prodigieuse, renverse 4 des assassins, casse la figure d'un cinquième avec son drageoir. Il entraîne la meute jusqu'au bout de la chambre et, criblé de blessures, revient tomber près du lit du roi. Henri III, sortant de son cabinet, s'avance vers son rival. II l'aurait souffleté en s'écriant : « Mon Dieu ! Qu'il est grand ! Il paraît encore plus grand mort que vivant ». Le roi descend ensuite chez sa mère, Catherine de Médicis, et lui dit joyeusement : « Je n'ai plus de compagnon, le roi de Paris est mort » - « Dieu veuille, réplique Catherine, que vous ne soyez pas devenu le roi de rien du tout». La conscience en paix, Henri va ensuite entendre, dans la chapelle St Calais, une messe d'action de grâces.
Le lendemain, le cardinal de Lorraine, frère du duc, enfermé aussitôt après le meurtre dans un cachot, est assassiné à son tour. Son corps va rejoindre celui de Guise dans la garde-robe du cabinet neuf, Ils sont ensuite brûlés et leurs cendres jetées à la Loire.
Huit mois après, Henri III tombe sous le poignard de Jacques Clément.
En 1617, Marie de Médicis est reléguée à Blois par son fils, Louis XIII. Après deux ans de captivité dorée, la reine mère s'évade. En dépit de son embonpoint, elle serait descendue la nuit dans le fossé, par une échelle de corde. Après cette prouesse, la mère et le fils se réconcilient.

Gaston d'Orléans (17ème siècle). - En 1626, Louis XIII, pour éloigner son frère, Gaston d'Orléans, lui donne le comté de Blois. Il essaie d'éloigner cet éternel conspirateur en le persuadant de rebâtir le château. Gaston d'Orléans demande alors au grand architecte Mansart le plan d'un très vaste édifice qui ferait table rase de l'ancien. Pendant trois ans les travaux vont bon train. Puis, à la naissance du futur Louis XIV, comme les chances de régner s'éloignent pour Gaston d'Orléans, Richelieu juge inutile de continuer les dépenses et il coupe les subsides. L'activité du chantier tombe. Durant les dernières années de sa vie, le conspirateur assagi habite l'aile François 1er. Il embellit les jardins.

Source: Château de Blois

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